En préparation de l’exposition à la MAPRAA, de nouveaux Démons forestiers émergent peu à peu dans l’atelier. Ils sont cornus, poilus, mais pas que.
Quelques détails…
En préparation de l’exposition à la MAPRAA, de nouveaux Démons forestiers émergent peu à peu dans l’atelier. Ils sont cornus, poilus, mais pas que.
Quelques détails…
Je suis ce que je mange / ce qui me mange, 2021-2022.
Série en cours de réalisation autour des questions de métamorphoses, de mutations.
Feutre de laine, teinture végétale et ecoprint sur laine et soie, cornes de chevreuils. Série de volumes d’en moyenne 50 x 45 x 30 cm.
» Décrocher les trophées,
redonner corps aux cornes
esseulées… des corps en
métamorphoses dont les
formes tentent d’être la
mémoire des émotions vives
procurées par la course en
forêt, pour le plaisir comme
pour la mort. «
Le Manteau de la Vierge (Hortus deliciarum), 2018-2020.
Teinture végétale et ecoprint sur toiles de coton et de laine, bourette de soie, grès estampé, fil de coton crocheté, lacet, pièces et perles. 130 x 150 x 17 cm.
Cette œuvre a comme sujet central, la question des relations interhumaines et des liens qui se tissent, se croisent, se nouent. Cependant, le choix a finalement été fait d’aborder cette question plutôt du point de vue de l’intime : Nos relations aux autres enrichissent et interagissent avec notre jardin intérieur. Elles y sont comme autant de fleurs-traces qu’il est bon de cultiver et de soigner, afin qu’elles puissent donner leur plus délicats parfums et couleurs. C’est ainsi que mon jardin devient un palimpseste luxuriant.
L’image catholique de la Vierge de Miséricorde m’émeut. Elle a pris naturellement place dans ce travail, de même que les chants composés par Hildegard von Bingen, qui ont rythmés la réalisation des pièces au crochet et le montage final. Mais, ce que la Vierge représente de la femme me trouble également et j’ai patiemment travaillé à détricoter cette construction religieuse pour tenter d’élaborer d’autres possibles féminins.
Photographies de Kevin Buy.
Plusieurs œuvres attendent dans mon atelier la venue de mon ami photographe, Kevin Buy, que la situation actuelle retient loin de France. J’en suis un peu triste, mais je profite de ce temps de latence pour publier des photos jamais publiées, d’une série que j’ai réalisée il y a quelques années.
Les vêtements que je porte dans mon souvenir… Éco-teinture, broderie, plissés. 6 vêtements de dimensions variables. Photographies de Kevin Buy.
« Les vêtements sont des peaux reptiliennes. Bien qu’ils s’assouplissent à force d’être portés, s’éliment aux coudes, aux genoux, cèdent sous la pression de nos gestes répétés, ils ne peuvent suivre l’ensemble de nos évolutions. Telles des exuvies, ils sont finalement abandonnés. Les vêtements que je porte dans mon souvenir se refusent aujourd’hui à mon corps qui les a délaissés. »
Quelques images, au milieu de l’hiver, d’une résidence que j’ai eu la change de partager, cet été, à Saint-Thélo, avec 4 autres artistes : Nelly Buret, Odile Chevalier, Chantal Forgeau et Anne Zerna. Grâce à l’association Mémoire en demeure, durant six jours, nous avons travaillé ensemble sur le thème « Autour du globe, partir… », échangé nos matériaux et expérimenté.
En parallèle de l’éco-teinture, mes recherches plastiques m’ont menée au moulage en plâtre. Son rapport au corps m’intéresse, mais c’est avant tout les manipulations que cette technique demande qui m’ont séduite : pour retenir l’empreinte d’un corps, il faut d’abord l’envelopper. Les bandes de plâtre humidifiées sont déposées une à une sur la peau du modèle. D’abord souple, la couche qu’elles forment, se mue rapidement en une croûte rigide dont il faut attendre le parfait séchage pour s’extraire. On se croirait alors, papillon s’extirpant de sa chrysalide. Le plâtre fait également partie des techniques de soin. Il contient, retient, consolide. Pour les êtres fragiles à l’extrême et leur peau qui ne sait plus les contenir, j’ai imaginé des prothèses plus solides que celles d’ordinaire en plâtre. À partir de mes moules, j’ai façonné des peaux de grès brillantes et rigides, des coquilles-forteresses à destination des corps effrayés par leur propre mollesse. Cependant, la prothèse est-elle toujours du côté du soin ? Ne peut-elle pas aussi, se révéler une contrainte pesante et, au lieu de rendre plus fort, affaiblir ?
Entre 2016 et 2018, j’ai œuvré à la confection de trois vêtements prothétiques que j’ai intitulé Cuirasses. A l’occasion de la sélection de cette série pour l’exposition « Breaching Borders », dans le cadre de la 16th International Triennal of Tapestry de Lodz (Pologne), ce premier titre s’est doublé d’un second : Skin Armors…
The skin is a border. It isolates and protects our body. Support of the traces which the time and our environment print to it, the skin plays an important role in the processes of formation of our identity. This series of three clothes-sculptures stem in the report that an idealistic image of the body is now widely distributed. This image is a constraint for the women. It’s like a corset which doubles the skin. The garment stiffens it and imposes on the body its shape. The ceramic prostheses fixed on the corsets strengthen the feeling of a stiffened body. In the same time, its form a sharp contrast with the corset. The ceramics are made from moldings of bodies whose volumes are completely different from those been imperative by the corsets. The stomack of pregnant woman overflows the slim waist. The bottom in stoneware reveal unchastely the skin texture very different from the smooth aspect of the satin.
Finally, this work speak about our desire to be always something other what we are, always beyond our borders.
« À Noémie qui voulait être Jeanne
Rêvait de sa cuirasse rutilante de sainte guerrière
Désirait la peau qu’elle n’avait pas
Faisait tout pour l’obtenir
Était prisonnière de l’écart entre son être
et la perception qu’elle en avait
Aurait pu être mère. »
Crédit photographique : Kevin Buy
Les réflexions et le travail entamés avec Milena Mogica, Joane Auber et Amandine Chancel, en avril et mai, ont été poursuivis pour donner lieu à une nouvelle performance lors de l’événement artistique Les Journandises. Les textes de Jean-Luc Parant, qui avaient influencés notre première prestation, ont alors laissé place à un texte original écrit à quatre mains (Charlotte Limonne – Milena Mogica). Danseuses et lectrices portaient également des costumes teints, faisant écho aux voiles, origine de cette œuvre collective. De plus, une immense haie de bambou offrait un décor exceptionnel aux sensations que nous souhaitions transmettre au public !
« A peine sortie de ma mère, mes tissus sont fripés, froissés, empreints du contact de tant d’autres tissus qui m’ont formés, embrassés. Pas de peau vierge, un parchemin plutôt, et bientôt un palimpseste où sans cesse se réécrivent mes contacts avec le monde… »
Crédit photographique : Caroline Lahaut et Marie Christine Billon
A l’occasion de la dernière journée de l’exposition « Trame de soi fête ses 15 ans » à l’Atelier 28, j’ai réalisé une performance parlée-dansée en collaboration avec Joane Auber, Amandine Chancel et Milena Mogica. Nous l’avons intitulé De l’empreinte au mouvement…
A l’origine de cette performance : mes voiles, empreintes de mon environnement végétal et qui seconde ma peau dans mes rapports au monde. J’ai voulu les partager avec cette actrice et ces deux danseuses. Mais quel liens pouvaient avoir ces sensations que j’exprime à travers la teinture, avec le mouvement qui est un mode d’expression tout autre… ? et qui, pourtant, peut dire les mêmes choses ou, du moins, des choses d’un ordre très comparable… ? Ainsi, cette performance était la première exploration des résonances entre art textile et danse. La peau, la main et le regard étaient à l’honneur…
Crédit photographique : Danielle Boisselier
Trame de soi, association qui travaille à la promotion de l’Art textile contemporain, fête ses 15 ans cette année. J’ai eu le plaisir de participer à cet événement qui a pris corps à travers deux expositions et un catalogue. L’ouvrage, plus qu’un simple catalogue d’exposition, présente des œuvres des membres actifs de l’association ainsi que des membres fondateurs. Il s’y voit la diversité des pratiques artistiques textiles que cette association a réussi à fédérer.
https://tramedesoi.wordpress.com
Les cartons des deux expositions :
Le catalogue qui, lui, est toujours disponible à la vente….
Pour souvenir, voici quelques image de ma première exposition personnelle qui a eu lieu en juin à l’espace d’art contemporain, Les Limbes, à Saint-Étienne. Elle présentait des œuvres réalisées depuis 2015. Mais, certaines sortaient tout juste de l’atelier… timides devant le regard du visiteur…